Frédéric Bazille (1841 - 1870)


En 1862, l'impressionisme en est à ses balbutiements. De jeunes peintres arrivant de province cherchent un atelier pour faire leurs classes. Ce sera celui de Gleyre, où se retrouveront Renoir, Monet et Bazille, un jeune homme venant du Midi à qui ses parents ont permis de faire de la peinture à condition qu'il poursuive en même temps des études de médecin. Un jeune anglais, Alfred Sisley, va se joindre à eux, et tous quatre formeront bientôt un petit groupe à l'écart des autres. Mais, tandis que Monet entre en rébellion dès le premier jour contre l'enseignement de Gleyre qu'il juge trop académique, ses trois camarades essaient de faire le leur mieux.

Portrait de Renoir, huile sur toile 61 cm x 50 cm, non signé, peint en 1867, localisation: musée d'Orsay, Paris; expositions: Cannes, 1929; Paris, 1950; Marseille, 1982-1983; Montpellier, 1992.


Monet réclame la présence de Bazille à Chailly-en-Bière depuis mai 1865. Il souhaite en effet qu'il pose pour son Déjeuner sur l'herbe. Mais des problèmes d'argent retiennet Bazille à Paris jusqu'en août. À son arrivé à Chailly, le mauvais temps contarie les projets des deux amis. Bazille ne pose qu'à de rares reprises avant son départ pour Montpellier. De plus, Monet se blesse à la jambre et finit par servir lui-même de modèle à son ami. C'est vraisemblablement Bazille, un ancien étudiant en médecine, qui a mis au point ce dispositif de goutte-à-goutte pour rafraîchir la jambe de son ami.

L'Ambulance improvisée, huile sur toile 47 cm x 65 cm, non signé, peint en 1865, localisation: musée d'Orsay, Paris, expositions; Montpellier, 1992; Brooklyn, 1992-1993.


En ce milieu du XIX siècle, faire des portraits de groupe en plein air passait pour révolutionnaire, ce qui n'empêchait pas Bazille d'être passionneé par ce genre de sujet. À force d'insistance, il réussit à convaincre ses adversaires, et, deux ans plus tard, une toile représentant un sujet similaire, Réunion de famille, fut finalemenet accepté au Salon. Au prix, il est vrai, de quelques concessions qui, en contrepartie, apporteront au peintre une grande notoriété.

La Terrasse à Méric, huile sur toile 97 cm x 128 cm, signé et daté bord droit "F.Bazille 1867", localisation: musée du Petit-Palais, Genève, expositions: Paris, 1950; Chicago, 1978.


Chaque été, le peintre fait poser les membres de sa famille sans la propriété familiale de Méric, dans le Lanquedoc. Avant de réaliser son célèbre portrait, il fait deux esquisses, dont une étude au fusain et au crayon noir, où les personnages sont plus tassées les uns contres les autres. Lorsqu'il brosse l'immense tableaux, il aère nettement la scène, tout en lui gardant son intimité. Sous le grand marronier de la terrase, on distingue de gauche à droite le peintre lui-même, son oncle M. des Hours, sa mère et son père, sa cousine Pauline et son mari M. Teulon, sa tante Mme des Hours et sa fille Thérèse, son frère Marc et sa femme, avec son autre cousine Camille.

Réunion de famille, huile sur toile 152 cm x 230 cm, signé et daté bord gauche "F.Bazille,1867", peint en 1867, retouché en 1869, localisation: musée d'Orsay, Paris, exposition: Paris, 1868, 1910, 1923, 1960; Montpellier, 1927, 1941, Bordeaux, 1974; Chicago, 1978.


Dès le début de la guerre de 1870, Bazille n'hésite pas à s'engager dans un régiment de zouaves, malgré les protestations de ses amis Monet, Renoir et Pissarro. Son geste est d'autant plus admirable que son père a réussi à le faire remplacer au front. Il sera tué au combat à Beaune-la-Rolande (Loiret) el 28 novembre 1870. Sa fin brutale brise une oeuvre riche et prometteuse et une vie fondée sur la fraternité et la générosité.

Négresse au pivoines, huile sur toile 60 cm x 75 cm, signé et daté en bas, à gauche, "F.Bazille 1870", peint en 1870, localisation: musée Fabre, Montpellier; expositions: Paris, 1910, 1931, 1939; Saint-Pétersbourg, 1911; Montpellier, 1927, 1941, 1959; Bordeaux, 1974; Chicago, 1978.